Journal du Lt Zaiev "Z" Zedski
45ème Régiment de réconnaissance du VDV détaché au GRU
Ca fait déjà 11 mois que je traine dans ce pays de merde. Le GRU nous a rassemblé en une force composite pour mener des actions semi-clandestines dans la région. On nous appelle "milice", mais ni les locaux, ni l'ONU n'est dupe.
Je n'aime pas vraiment opérer avec d'autres unités, encore moins sous le commandement du GRU, et encore moins quand on nous ressemble en unité composite. Les gars du FSB se prennent pour des superhéros, mais ils ne tiennent pas la pression sur le terrain. Je ne parle même pas des autres.
Heureusement le commandement tactique revient au Lt-Major Fidov Sedrikovitch. Cela fait 8 ans que je sers sous ses ordres, c'est un gars solide, qui fera tout pour la Mère Patrie.
On nous a collé un observateur des forces spéciales finlandaises. Bon il est pas de première jeunesse mais il a l'air de connaitre le bouleau. Le patron lui a adjoint un second pour les opérations de renseignement, mais surtout parce que ce con n'est pas foutu de parler russe, pour les communication radio ça va être pratique...
On a aussi un spécialiste médical, un véteran de tous les missions depuis l'Afghanistan... putain, il en a vu du pays.
Pas le temps de monter une base avancée, on s'installe sommairement, et en plus pas moyen d'avoir un soutien logistique ou tactique pour le moment. On est seul et on doit se démerder comme ça. La routine quoi, mais les divas du FSB ronchonnent un peu qu'on ait pas la télé.
Premier objectif, l'information. On fait un briefing avec le patron et on met rapidement en place 3 groupes pour aller au plus vite. Le groupe Observation doit prendre un maximum de renseignement sur le checkpoint de l'ONU au nord de la zone. Lors des derniers afrontements, les miliciens locaux ont cru bon de miner toute une zone dont une route d'accès. Bon au moins ça nous fait une zone de moins à surveiller, mais on va encore nous mettre ça sur le dos. Je prends la tête du groupe 1. Tandis que le groupe 2 part en reconnaissance vers le checkpoint, nous avons pour mission de prendre le poul avec les locaux. Les accrochages inter militiens ont du être sévères, des zones entières du village sont en ruine et le village est presque désert. En fait quand nous approchons du village, il est réellement désert. Enfin presque, y'a des cadavres de bouteilles partout et je vous parle pas de l'odeur de ces tonnes de betteraves à moitié moisies que s'envoie les locaux.
On est vraiment tombé dans un trou de merde, c'est cons ont même laissé leur armes partout dans le village. On m'avait parlé des dégats sur le cerveau des gaz neurotoxiques, mais je crois pas qu'ils aient été utilisés ici. Notre médic me confirme, c'est juste des consanguins.
J'informe Sedrikovitch qui m'ordonne de saisir les armes. Ce que nous faisons, mais sans véhicule, nous improvisons une cache dans une caravane abandonnée à l'autre bout du village.
Les locaux rapliquent, je ne m'étais pas trompé, ils en tiennent une bonne, il est à peine 11h. Nous évacuons et investissons un batiment moins en ruines que les autres, abandonné dans la forêt au sud ouest du village.
Plus tard le QG me demande de prendre contact avec les "instances dirigentes du village". Un alcoolique se prétend maire du village. J'ai le plus grand mal à faire appliquer les procédures de sécurité à mes gars, le FSB n'est vraiment pas formé pour ce genre d'opération, et la bande de dégénérés qui débarquent feraient passer un Ouzbek pour distinguer.
La discution est compliquée, impossible de raisonner ce Yuri machin, il veut ses armes. J'essais de voir si un des ses camarades de comptoir a gardé plus de neuronnes intacts, mais putain, ils s'appellent tous Yuri ces cons. J'informe le patron, j'essaie de faire respecter un minimum les consignes à mon groupe, et je dois respirer l'haleine immonde de ces demeurés. S'ils avaient pas sous leur village un gisement de diamants, on aurait déjà rasé la région. Le patron arrive, j'essaie de faire sécuriser le secteur, mais le plus dur c'est de ne pas déscendre ces villageois et foutre ça sur le dos des milices pro occidentales.
Bon le patron négocie avec le chef du village, je surveille en coin les locaux, l'un deux planqué derrière une barricade me semble louche, j'ai oté la sécurité de mon arme. Les gars du FSB n'ont pas l'air là. Tu vas voir qu'ils m'ont refilé des bleus!
Sedrikovitch repart bredouille. On rentre non sans croiser une patrouille des Schtroumpfs de l'ONU. Putain ils sont nerveux, je les chatouille avec une ou deux petites rafales pour les tester. Ils ont des ordres, ils les respectent. Moi aussi, je les laisse filer en vie. On rentre au camp, pays de merde.
Briefing au camp, le groupe Observation a pris des renseignement et des photos, mais c'est insuffisant. Les 2 ont vraiment l'air d'avoir du mal à se comprendre. J'ai lu un rapport du Finlandais, y'a tellement de fautes que j'arrive pas à comprendre. On monte une opération. Les groupes 1 et 2 doivent prendre position à l'ouest et à l'est du checkpoint. Pendant ce temps le groupe Observation s'infiltrera au plus près des installations de l'ONU. Au signal les groupes 1 et 2 titilleront les parasites en bleu pour fournir une diversion à Observation.
Nous nous déplaçons vers l'objectif. Nous rencontrons les morbaks en bleu sur le trajet. Mais pour qui se prennent ils, si seulement le patron n'autorisait à faire un exemple... non, toujours pas, il doit avoir des ordres d'en haut. On les laisse encore une fois, ils vont finir par croire qu'ils nous impressionnent.
Presque sur l'objectif, je perds la moitié de mon groupe qui n'a pas respecté la consigne de garder le contact visuel. Je tente tant bien que mal à les retrouver. Je croise avec mon sniper 2 gus qui se précipitent dans la forêt vers notre arrière. Apparemment ils ne nous ont pas repéré. Il s'agit peut être d'Observation. Je demande confirmation par radio. Putain de Finlandais, je comprends rien et lui non plu. Notre gars avec lui vient du MVD, il sait pas se repérer sans GPS. La logistique ne nous a pas fourni de carte de la région, la galère. J'entends des tirs, je retrouve mes 2 gars perdus. L'un d'eux a été blessé. L'ONU est très stressée, surement des bleus aussi chez eux. Ils repondent par des tirs visés à nos tirs d'intimidation. Nous ripostons un peu plus lourdement, un des leurs tombent, nous reculons. Apparemment la diversion fonction et le groupe 2 tient bon. On joue au chat et à la souris avec les bleus, mais les ordres sont de faire diversion, je retiens mes gars qui veulent en découdre. L'ordre de replis général tombe, on plie.
Sur la route on tombe sur des villageois que l'on entend de loin, et que l'on sent d'encore plus loin. Je rapporte, je dois négocier une entrevue entre le maire et le patron dans notre camp.
Ils ont récupérés leurs armes, et veulent imposer leurs conditions. Je tente de hausser le ton et fais mettre en place mes hommes pour une intimidation musclée.
J'ai vraiment du mal avec ces gars du FSB, à part péter des portes ou des fenêtres, faire les beaux pendant les compétitions avec les occidentaux, ils sont trop mous. Les menaces tombes à l'eau et les ordres sont de rester calme. J'informe Sedrikovitch que je le sens pas du tout. Je n'ai qu'une envie, descendre ces cafards puants. J'obéis aux ordres j'arrange une rencontre ONU/villageois/MRI, puis on repart. Je donne l'ordre de tirer pour tuer sans sommation si l'un des villageois bouge un orteil.
5 minutes plus tard, je suis en tête et train de rapporter au patron quand j'entends une rafale derrière moi. J'ai à peine le temps de me retourner et mettre une rafale dans le groupe de ces autoctones dégénérés que je suis touché au bras. Je m'écroule en voyant mes gars au sol, j'ai au moins flingué un de ces putains de Yuris. Je perds conscience mais j'entends à la radio qu'Observation tente une action pour nous aider. Le Finlandais est à terre et Goldfingerovitch prend la décision de finir sa mission, et nous abandonne. Finalement j'avais raison sur ces bâtards de villageois, il faut les exterminer, et tord sur ce groupe Oberservation, ils ont des couilles. Le survivant informe le QG, qui nous récupère en toute discrétion.
Le vieux Bixovitch fait des merveilles, il nous remet sur pied en peu de temps. Je fais mon rapport au Lt Major, et j'en profite pour donner mon avis personnel sur les ordres. Il m'explique qu'il doit respecter les ordres d'en haut. Nous avons une entrevue avec le commandant local de la mission de l'ONU.
Nous nous dirigeons au village qu nous investissons. J'ai de plus en plus de mal avec des gars qui ne comprennent plus pourquoi ils sont là, ni ce qu'ils font. Je sens qu'ils ne sont plus dans leur mission. C'est pire avec les gars du FSB. J'en ai quelques uns qui semblent tenir mais seul au milieu des villageois armés et décérébrés, ne semblant pas pouvoir compter sur l'entière attention de mes gars désabusés, je ne suis pas du tout à l'aise.
Observation procède à l'identification du convoi de l'ONU. Sacré caravane, il ne manque plus que les fauves. Je crois qu'ils ont identifié des phoques de l'US Navy.
L'ONU arrive, et les petites filles en bleu semblent très nerveuses. Trop même. Ils pointent leurs armes vers moi, je tente une intimidation qui tombe à l'eau, l'a tension est trop grande en face, et les miens ne désirent que partir de ce merdier insensé. Je les comprends, mais j'ai des ordres.
Le commandant de l'ONU un allemand du nom de Mayers, arrive. Il calme le jeu mais je ne le sens pas du tout. Il cache quelque chose. J'informe le LT Major qu'il peut venir, mais la situation est très tendue. Je me mêle aux villageois pour les surveiller, plusieurs de mes gars ont du mal avec les consignes. C'est compliqué, je le sens pas . Je donne une grenade à Dimitri pour qu'il l'utilise en cas de problème. Je le fais devant les villageois pour qu'ils comprennent qu'ils ne survivront pas s'ils tentent quelque chose. Mais avec ces tarés je ne sais plus à quoi m'attendre.
L'entrevue se termine, on est pas plus avancé. On se remplit sur la ruine proche du village. On décide de monter une opération d'assaut sur le convoi, mais l'ONU s'est chié dessus et a sorti plus de troupe qu'il ne faudrait pour envahir la Corée du Nord.
On se déplace, mais ça grouille de bleus, on rentre, mais en laissant Observation en planque proche du village.
On rentre au camp et on debrief. On a des soucis de communication avec le centre de commandement GRU. Ca traine trop, on perd du terrain et l'ONU s'approche. Sedrikovitch prend sur lui d'enfin désobéir aux ordres pour faire un exemple sur ces villageois. Une mission est monté pour nettoyer le village, ensuite nous nous préparerons à bien accueillir les représailles de l'ONU, et leur expliquer qui nous sommes.
Observation est déjà en place et mon groupe doit contourner le village par une large approche furtive pour prendre le village d'assaut par le nord. Les règles d'engagement sont simples (enfin!). On nettoie, seul le maire doit être pris vivant. Observation attend qu'on lance l'assaut pour prendre le flanc est en tenaille.
Surprise, notre approche furtive semble réussie, mais le village a été abandonné précipitamment. Putain, ces Yuris!
Je reçois des infos du patron et du groupe 2. L'ONU s'approche dangereusement du PC. Nous nous replions en vitesse en bifurquant vert le nord du champ de mine pour prendre un éventuelle groupe d'assaut de l'UNO à revers. C'est la confusion à la radio, pas moyen d'avoir des infos. On fonce.
Sur le chemin on débusque une saleté de sniper de L'ONU. Il semble avoir fait des dégâts dans nos rangs. D'une rafale je pulvérise ce salopard, je ne prends même pas le temps de l'achever, je mène mon groupe à l'assaut, j'envoie notre médic au PC pour voir s'il peut être utile. Dans la forêt à l'est du quand des tirs fusent, nous répliquons, j'entends descris et des râles, Satovitch est blessé devant moi. Je progresse rapidement en tirant. Je crois que j'ai touché son tireur, je fonce pour voir mon camarade blessé, j'appelle Bixovitch. Rien. Je déboule dans le camp, une rafale venue de derrière le 4x4 me cueille à l'épaule et à la tête, je bénis mon casque. Je m'effondre, ma vue se trouble. Je distingue des uniformes américains autour du corps du Lt Major. Puis un bruit énorme, une onde de choc et plus rien.
Je me réveille allongé sur une civière, un bruit sourd et répétitif qui m'est agréablement familier. Un médecin s'occupe de moi, je reconnais son uniforme du VDV. Les 3 Mi24 quittent la zone enfumée, par la porte latérale ouverte je distingue des transports blindés Medivac de l'ONU. Notre camp à été pilonné sévèrement. J'espère que je vais enfin rentrer chez moi ce coup-ci.